
Le sport, un enjeu pour les femmes, les femmes, un enjeu pour le sport
La progression spectaculaire de la pratique féminine s’impose comme une donnée essentielle du phénomène sportif contemporain : presque autant de pratiquantes femmes
que hommes, même si elles ne représentent toutefois que 36% des licenciés et que leur
pratique fasse encore l’objet d’un marquage souvent sexué par discipline.
De même s’agissant du sport de haut niveau est-il besoin de rappeler que 45% des
médailles obtenues à Londres lors des derniers jeux olympiques l’ont été par des femmes ?
Tout va donc très bien.
Pourtant, le récent projet de loi d’égalité entre les femmes et les hommes du gouvernement
comporte des mesures concernant le mouvement sportif. En quoi est-il donc besoin de
légiférer aujourd’hui ?
En matière de féminisation des instances dirigeantes par exemple.
La gouvernance et les instances décisionnelles en matière sportive demeurent largement
masculines. La participation des femmes à la prise de décision y rencontre les mêmes
obstacles que dans les domaines politiques et économiques et demande donc le même
volontarisme pour en faire évoluer les représentations et autres préjugés.
La progression de la féminisation des instances dirigeantes est encore modeste à l’instar
de la faible représentation des femmes dans les métiers du sport en général.
La loi va donc nous inviter à changer de « braquet »…..
Mais, plutôt que de subir ces futures injonctions légales comme autant de contraintes,
sachons les intégrer dans les pratiques afin de mettre en conformité la diversité des
contributions des femmes dans le monde sportif avec un exercice partagé de la pratique,
de l’encadrement et de la gouvernance à tous les niveaux : du comportement du sommet
naîtra la dynamique sur le terrain.
La mixité et la parité dans le sport s’apparentent à une course de fond où, certes, chaque
foulée compte mais où les derniers mètres sont aussi les plus difficiles : faisons les
ensemble.